Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Project: The year of thirty-sixth Dragon
Archives
Project: The year of thirty-sixth Dragon
8 avril 2008

Chapitre 1: Les apprentis espions

    Lady Stuge Hien était une femme respectée dans tout le village. Un beau visage, la peau pâle, une chevelure de feu, un maintien altier, tout ce qui avait poussé son cousin de Chef de Clan à l'épouser. C'était ce qu'elle avait à l'esprit, à quatre patte par terre, le nez dans la poussière, regardant sous le solide lit en chêne de la chambre de son fils, dénombrant les jouets qui y avaient été abandonné ou y avait été caché pour cause de maltraitance.
Elle se releva, la mine contrariée, époussetant les éventuelles pelotes de poussière qui aurait pût s'accrocher à son élégante robe de soie sur laquelle s'étendait le plaid aux couleurs de son époux. Les trois servantes, derrière elle, se tenaient les mains jointes sur leurs cuisses, l'air penaud: Elles avaient encore perdu l'héritier.
Un petit sourire effleura les lèvres rouges de Lady Stuge: Alec, à a peine neuf ans, était un vrai phénomène.
-Il n'est pas sous le lit, constata t'elle. Mesdames, il ne nous reste plus qu'à le chercher dans tout le domaine.
Cette affirmation causa une salve de soupirs que Lady Stuge, bien que le comprenant, ne voulait pas entendre. Elle tapa dans ses mains pour les faire bouger, avant de se diriger d'un pas lent vers la grande fenêtre lambrissée de la chambre.
Elle contempla rêveusement le paysage noyé de brumes, la verte herbe qui poussait dans son jardin, soigneusement tondue, les quelques arbres solitaires et décharnés et plus bas, le village dont on distinguait surtout les petites colonnes de fumées qui s'échappaient paresseusement des cheminées.
Whispered Sun Castle était construit en haut d'une colline, sa réputation était que du haut de la tour d'observation, on pouvait voir les terres environnant Yamamachi dans leur totalité. Oui, le château était immense, autant à l'horizontal qu'à la vertical, mais ça ne l'avait pas empêché de devenir trop petit pour le Clan. Ils étaient soixante-cinq cette année et des travaux d'agrandissement étaient encore en cours. Encore et toujours. Depuis sa naissance dans ce château, il lui semblait avoir toujours vécu dans les chantiers. Des petits pavillons autonomes avaient fleuri comme des pâquerettes indésirables le long du flan de sa colline et de son gazon. Ils avaient poussés autour de la route et de l'escalier de pierre qui serpentait jusqu'en bas et passait sous l'arche qui séparait les terres du Clan et celles du village.
Des mains se nouèrent autour de son ventre et un corps souple et musclé vint se coler contre son dos.
-A quoi es tu en train de rêver mon amour? Bourdonna Dan Hien, le Chef du Clan du Feu.
-Ton fils a encore disparut.
-C'est aussi ton fils, s'amusa t'il à lui rappeler, et c'est particulièrement ton fils lorsqu'il disparait. N'est-il pas en train de monter le poney que nous lui avons offert pour son anniversaire?
-Cela m'étonnerait, j'ai demandé à Chuck de ne pas le laisser monter sans surveillance.
-Oh quelle mère sévère...
Lady Stuge se retourna vers son époux, il était plus grand qu'elle, son visage était encore jeune, il le paressait encore plus avec l'air doux qu'il lui adressait, ses yeux bruns, presque rouge et sa longue frange rousse qui lui tombait de chaque côté du visage. Posant une main sur une joue, elle repensa au parcours de cet homme, devenu Chef de Clan et Maître de Yamamachi. Il y a dix ans, son père était brutalement mort et le premier acte de Dan en tant que Maître du village, avait été de s'occuper de l'affaire du massacre du Clan de l'Air, cela avait été très éprouvant pour lui.
Elle espérait que plus jamais il n'aurait à juger d'un cas pareil.

   Alec finit par trouver la semelle des chaussures de sa cousine. Elle se trouvait à quatre pattes devant lui, sous le plancher de l'étroit passage-secret du château.
-Asuka, tu sors encore voir les guérisseurs? Je viens avec toi!
La fillette tourna la tête vers lui, la bouche tordue de désaccord:
-Non! Si tu viens on va te chercher et je vais avoir des ennuis.
Elle continua sa route mais Alec n'avait pas dit son dernier mot et la rattrapa en trottant comme un petit chien.
-Si tu veux pas me laisser venir, je vais le dire à papa et papa te grondera! La menaça t'il.
Il se reçut à nouveau un regard furieux.
-T'es qu'un sale rapporteur! Grogna Asuka.
-Et toi t'es moooche! Répliqua Alec en tirant la langue.
-Gué... S'énerva Asuka avant de lui décocher un coup de pied en plein dans le visage.
La réaction ne se fit pas attendre et une explosion de pleurs vint lui déchirer les tympans.
-TU M'AS TAPPEE! TU M'AS FAIT MAAAAL! JE VAIS LE DIRE A PAPAAAAA!!!!!
*Mais quel pleurnichard!* Grommela Asuka en détalant, songeant que si on la choppait maintenant, elle pourrait dire adieu à sa sortie.
Elle déboula finalement du passage secret par le pavillon le plus proche de la sortie. Il lui restait encore trente mètres à parcourir sans se faire attraper. Elle inspira un bon coup et tenta son sprint final, sortant à découvert et dévalant la colline.
-C'EST MOI QUE VLAAAAAA!!!! Annonça-t-elle en dépassant le dolmen qui servait d'arche et en sautant dans la rue.
Derrière le mur de pierre qui délimitait le terrain, elle trouva deux petites filles aux cheveux noirs comme l'ébène. Les cousines la regardèrent d'un air las avant de se lever de leur place. Si Asuka s'était attendue à trouver Mimiko, elle était étonnée de la petite fille qui se tenait timidement derrière elle, tenant fermement sa main.
-Je ne pouvais pas laisser Mizuki toute seule, expliqua Mimiko. 
La couleur de leur cheveux était la seule chose que les cousines avaient en commun, Mimiko avait les cheveux aussi bouclé que Mizuki les avait raides, la première était mâte de peau alors que la deuxième était blanche comme une perle. Cependant elles s'entendaient trés bien, leur famille se visitant très souvent.
Asuka jugea qu'elles avaient perdu assez de temps et attrapa possesivement la main libre de sa copine pour la trainer derrière elle. Pour elle, il était hors de question de rater le spectacle, d'autant plus qu'elle savait qu'elle serait punie une fois rentrée.
Tout ça à cause de son "très cher" cousin!

     Les trois petites filles coururent le long de la rue principale qui traversait de part en part le village, passant sans s'arrêter devant les magasins de jouets et de bonbons, pourtant une de leur étapes favorites. Le paysage des magasins firent place aux palissades des résidences, puis petit à petit, à une rangée d’arbres plantés bien droit. La route de pierre fut peu à peu englouti par la terre et le lieu ne ressemblait plus tellement à un village, même si elles étaient encore à l'intérieur de celui-ci. Finalement, elles arrivèrent devant une arche fait de deux arbres dont les ramures s'entremêlaient avec élégance. De chaque côté, c'était une muraille de buis à perte de vue. Faisant fi de cette impression, Asuka, Mimiko et Mizuki longèrent le mur végétal vers l'est.
En cours de parcours, elles rencontrèrent leur quatrième partenaire. Couchée contre un arbre, la petite fille était endormie, emmitouflé dans un gros pull et un pantalon trop large pour elle, ses courts cheveux blonds balayant ses épaules.
-ARISA! L'appela Asuka. ARISA HAGANE!!!
La petite fille ouvrit les yeux soudainement et avec un sursaut, commença à débiter sans bégayer que c'était pas elle, c'était pas sa faute elle avait rien fait, l'aquarium s'était cassé tout seul, c'était le poisson qui voulait retourner dans son étang et elle ne dormait pas, puis finalement elle s'aperçut que ce n'était pas sa mère qui venait de la surprendre en train de faire une bêtise et elle se détendit.
-Asuka! Mimiko! Vous en avez mit du temps, pour peu je me serais presque endormie!
-tu T'ES endormi, répliqua Mimiko.
-Non, j'avais juste fermé les yeux pour les reposer. Je ne suis jamais fatiguée! Dites dites! Après qu'on aura vu les guérisseurs, on ira jouer aux pirates prés de la rivière?! Hein! Hein!
-Tu avais dit qu'on rentrerait pour faire des coloriages, rappela Mizuki à Mimiko.
-Les coloriages c'est trop nul, assura Arisa. C'est plus amusant de jouer aux pirates!
-Ce n'est pas vrai.
Mimiko grimaça, apparemment partagée entre l'envie qu'elle avait de jouer avec Arisa et Asuka et son devoir envers sa cousine. Toutefois, au moment où elle s'apprêtait à prendre une décision, elle poussa un glapissement d'indignation qui surpris ses camarades.
-Regardez dans NOTRE trou! Expliqua-t-elle en montrant du doigt un point dans le buis.
Un oiseau ou une autre bête avait bien abimé cette partie du buisson, créant un trou assez grand pour permettre à trois petites filles de s'y installer pour voir ce qui se passait de l'autre côté, cependant, à l'heure qu'il était, il était occupé par deux jambes et une jupe.
Les quatre petites filles se placèrent en rond autour de l'indésirable qui ne s'était pas encore aperçue de la menace. Puis finalement, c'est Asuka qui prit la parole:
-Hé! Toi! Sors de là!

le "Toi' se retourna alors, laissant voir un visage habité de deux grands yeux marrons et coiffé de deux petites couettes châtains bouclés.
-Qu'est ce qu'il y a? Demanda la petite fille qui devait avoir leur âge.
-T'as pas droit d'être là, c'est NOTRE trou! On l'a trouvée en premières!
-Il y a pas écrit votre nom que je sache, répliqua la fillette qui ne se sentait pas du tout menacée par les péronnelles qui l'entouraient.
-Si, maugréa Mimiko, tu dois t'en aller et nous laisser la place!
-Pourquoi?
-Parce que NOUS, on fait parti des grands clans et que toi tu fais parti des petits clans!
La raison ne sembla pas la convaincre et c'est Arisa qui entreprit de la faire descendre en la tirant par une jambe. Des quatre filles, c'était sans contexte Arisa la meilleure à la bagarre.
-Aïe! Tu me fais mal! Gémit l'intruse en s'accrochant de toutes ses forces à une branche, refusant de céder.
-Si c'est comme ça... Rala Mimiko en grimpant à son tour au buisson. Venez, on va la pousser!
Mimiko était de loin la plus vindicative, aussitôt à côté de la nouvelle venue, elle entreprit de prendre toute la place et de la pousser de l'observatoire. Mizuki, quand à elle, s'installa au contraire en retrait, présentant que cela finirait en arrachage de cheveux et en griffage de peau. Aaah pourquoi chercher tout ces ennuis quand on pouvait rester chez soi à dessiner des maisons et des nuages bleus!
Asuka et Arisa escaladait à présent les branches pour rejoindre leur copine et les quatres fillettes se retrouvèrent serrées, se poussant et se tirant en râlant et pleurnichant:
"Aïe tu m'as pincé! Attention je vais tomber! Ton coude est sur mes cheveux! Coupe-les! Tu m'écrases le pied!!! Hé! Tu me griffe avec tes ongles!"
Asuka eut soudainement envie d'envoyer une décharge électrique pour calmer tout le monde, mais elle savait qu'on leur avait interdit d'utiliser leur pouvoir pour se bagarrer. Mais elle ne respectait pas toujours cette règle. Sur cet aspect, Asuka aurait pût être comparée à un Pikachu, dés que quelque chose lui taper trop sur les nerfs... Comme ses cousins par exemple, elle n'hésitait pas à envoyer un bon coup de jus pour mettre les choses au clair.
Et c'est ce qu'elle fit lorsqu'elle entendit des voix venant du jardin qu'elles espionnaient.
Mizuki poussa un petit cri de peur quand elle vit la lumière jaune qui sortit d'Asuka et les filaments électriques qui en sortirent. Les trois filles à côté de la centrale électrique, elles, n'eurent pas le temps de s'écarter.
Ce n'était pas très douloureux, mais ce n'était pas très agréable non plus. C'était comme si des petites abeilles étaient venus les piquer sur tout le corps.
-Asuuukaaaa... Gémit Arisa.
-CHUT! ILS arrivent! L'arrêta t'elle en lui collant avec difficulté une main sur la bouche à cause de la promiscuité de leur corps.
-La prochaine fois je prendrais des bottes et des gants en caoutchouc, gémit Mimiko.

-CHuuuuuut! Firent cette fois-ci Asuka, mais aussi la petite intruse.
En effet, dans le jardin, une petite clairière tapissée d'une herbe folle qui aurait fait avoir une crise cardiaque à Lady Stuge Hien, quatre garçons firent leur apparition. D'âge différent, tous les cheveux châtains, portant de lâche chemises blanches et des pantalons bruns en cuir de daims, ils s'assirent en tailleurs par terre.
-Vous avez pas entendu un bruit? Demanda celui qui semblait avoir seize ans.
-Surement un lapin, suggéra le plus âgé des adolescents.
Le seul adulte présent hocha de la tête avant de s'approcher d'une vieille souche présente au milieu de la clairière. Il caressa l'écorce abimée et fit signe au plus jeune, resté jusque là silencieux, de s'approcher. Il venait d'avoir quatorze ans, mais comme ses grands frères, il était plutôt grand pour son âge, ses yeux étaient aussi verts que ceux de son père, l'un d'entre eux était de temps en temps caché par une frange trop longue. Tout le monde pouvait dire que c'était un enfant très sage, très calme, mais aussi très silencieux. Il donnait des frissons aux domestiques quand il se déplaçait sans bruit prés d'eux avec un visage où l'on ne voyait que très rarement une émotion.
Les petites filles retinrent leur respiration en voyant le garçon marcher jusqu'à la souche, puis poser une main sur elle.
-Cet arbre à mal... Il est malade... Déclara le garçon avant de lever la tête vers son père. On ne peut rien faire pour lui?
Eden Barton, son père qui était aussi le Chef du Clan des Feuilles, hocha la tête et ouvrit une besace qu'il portait à sa taille pour en sortir une graine qu'il mit dans la paume de la main du garçon.
-Si tu le désire plus que tout Trowa, tu peux le sauver.
Le dénommé Trowa considéra la graine d'un air pensif, puis la déposa au milieu de la souche avant de poser la main dessus et de fermer les yeux. Quelques minutes se passèrent sans que rien d'incroyable n'arrive, au grand damne des observatrices, puis Eden posa la main sur celle de son fils:
-Concentre toi Trowa, aide la à pousser!
Les yeux du garçon se plissèrent un peu plus et sous sa paume, avec une lumière verte, de longues tiges vertes sortirent de tous côtés, s'ornant de petites feuilles d'un vert très clair, ondulant le long de la souche, s'accrochant à l'écorce et aux petites branches.
-Wouaaahhh... C'est beauuuu... Firent doucement les fillettes, intriguant Mizuki qui regrettait à présent de n'être pas montée avec elles.
-Quoi? Qu'est ce qui est beau? Je veux voir aussi! Gémit-elle en bas de la haie. 
-JE SAVAIS BIEN QUE J'AVAIS ENTENDU UN BRUIT! Gronda soudainement le benjamin, réduisant à néant les efforts de son petit frère en le déconcentrant.
En effet, les tiges s'étaient brutalement rétractées pour revenir se loger dans l'enveloppe de la graine. Le chef du Clan lança un regard réprobateur à son fils qui était aussi excité que son cadet était calme.
-Damne! Qu'est ce qu'il y a de si important pour que tu braie comme un cerf Takashi?!
-Là! Se défendit-il en bondissant vers le buis, montrant du doigt les petites filles dont on ne voyait que le bout de leur nez dans l'obscurité. On nous espionne!
Les fillettes comprirent qu'il était l'heure pour elle de déguerpir et dans des cris typiquement féminins de gamines, elles
sautèrent de leur observatoire pour courir de toutes leurs forces loin du Clan des Feuilles.
-Attendez espèce de morveuses! Les menaça Takeshi en brandissant sa main vers le buis. D'abord je vais boucher ce trou.
-NON! L'arrêta Trowa en se plaçant devant lui.
-Qu'est ce qu'il y a encore?
Son petit frère se dirigea vers la haie, et écartant quelques branches, découvrit le nid rempli de petits œufs mouchetés qu'un merle avait construit.
-Il faut au moins attendre que les petits soient sortis du nid, déclara t'il avec un sourire rêveur.
-Alors tu savais depuis le début qu'elles étaient là? S'insurgea Takashi.
Trowa lui rendit un petit sourire mystérieux.
*Je ne vais pas lui dire qu'elles viennent toutes les semaines... J'espère qu'elles ne se sont pas fait du mal en sautant...*

    Les cinq gamines coururent jusqu’à arriver aux abords des jardins du Clan de la Lumière et s’écroulèrent à l’ombre d’un sapin, haletantes.
-Est-ce qu’il nous poursuit ? Demanda Asuka à Mimiko.
La brune ferma les yeux et resta un moment pensive avant de déclarer surement :

-Non. Il n’y a personne.

-Pffffioouuiii on l’a échappé belle ! Soupira l’inconnue qui les avait suivies.

Quatre têtes se tournèrent vers elle. Il n’y avait plus dans leurs yeux la colère et la froideur qu’il y avait eu lorsqu’elles s’étaient rencontrées, se faire prendre en flagrant délit de voyeurisme par les gens du Clan des Feuilles faisait parti des choses qui rapprochaient.
-Je m’appelle Naru. Naru Tamashi, se présenta t’elle en se levant et en arrangeant les plis de sa jupe. J’ai neuf ans et je fais parti du Clan des Psy.

-Je suis Asuka Hien, du Clan du Feu !

-Arisa Hagane, du Clan du Métal.
-Moi c’est Mimiko Ryu, du Clan de l’Eau.

-Et moi c’est Mizuki Hikaru, du Clan de la Lumière.

-Alors c’est bien vrai, vous faites parti des Clans principaux… Conclut Naru en les détaillants comme un scientifique découvrant une nouvelle bête bizarre.

Mais à bien des égards, les quatre fillettes devant elle ressemblait à n’importe quel enfant de leur âge, les cheveux décoiffés, les mains et les vêtements sales et pour certaine, les coudes éraflés ou des chevilles couverte de bleus.

La seule qui faisait contraste était Mizuki, elle portait une belle robe rose, ses cheveux étaient impeccablement coiffés en demi-couette et sur ses chevilles, on ne voyait aucune blessure d’aucune sorte. Naru en conclut qu’elle devait être plus sage que la plupart des enfants.

En réalité, Mizuki devait être la petite fille la plus maladroite du monde : s’il y avait un seul moyen de se faire du mal, elle était sur d’y tomber. Heureusement, son pouvoir la soignait à chaque fois en quelques minutes.
De plus, sa mère détestait quand elle salissait ou abimait un vêtement. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait enseigné le soin qu’il fallait porter à un vêtement. La raison était que le Clan de la Lumière était celui qui fabriquait les vêtements grâce aux vers à soie et aux moutons qu’ils élevaient et au lin et au coton que leur vendait le Clan de la Terre. 
A cause de cela, elle était moins téméraire que ses amies.

Naru était en train de l’observer quand le ventre de la brune se mit à pousser un long appel dans le silence. Elle rougit violemment et ses amies éclatèrent de rire.

-Moi aussi je commence à avoir faim, annonça Naru, allons gouter chez moi !

Sa déclaration fut vivement approuvée et la troupe remonta vers le centre du village.

-Pourquoi tu étais venu voir le Clan des Feuilles ? La questionna subitement Arisa. C’est la première fois qu’on te voit !

Pour la première fois, Naru parut être gênée et ses joues se teintèrent de rouge.

-J’avais envie de revoir quelqu’un…

-Et tu l’as revu ?

-Hm oui ! Regardez, on est arrivé ! Fit-elle en s’arrêtant devant la façade d’un commerce et d’y entrer.

Le son d’un furin se fit entendre quand elles entrèrent dans le restaurant presque vide. Ce n’était pas étonnant vu qu’il était quatre heures. Les petites filles lancèrent un bref regard à la salle décorée avec gout : quand on était enfant, ce genre de choses n’était pas importantes.

-MAMAN ! JE SUIS RENTREE ! Annonça Naru. J’ai amené des amies !

-Ah Naru ! Tu es enfin rentrée ! S’exclama une femme aux courts cheveux châtains, le visage sympathique et vêtue d’un tablier. Elle était suivie d’un petit garçon qui devait probablement être le petit frère de Naru.

-Tu es sortie sans mettre ton écharpe ! Maugréa sa mère en posant une main sur le front de Naru. Tu sais bien que tu sors d’une grippe ! Tu es encore un peu chaude, je devrais peut être rappeler le Clan des Feuilles… Oh tu as emmené des amies ! Finit-elle par s’apercevoir, ravie.

-Oui !

-Je ne les connais pas, elles sont du voisinage ? Demanda t’elle avec excitation avant de reconnaitre Arisa, mais tu n’es pas l’héritière du Clan du Métal ?! Il me semble t’avoir aperçu quand je suis allé voir Aaron-sama pour renouveler un set de couteau. Oh mais toi tu es l’héritière du Clan de l’Eau !

*grilléeeee…* grommelèrent Arisa et Mimiko en regardant un point très loin par terre.

Naru déglutit quand le visage de sa mère revint vers elle.

-Mais où es tu allée ?! Tu m’avais dit que tu allais dans le parc !

-C’est là où on la rencontrée ! Intervint Asuka, volant au secours de sa nouvelle amie.

-Vraiment ? Je croyais que les jeunes filles de grande famille ne fréquentaient pas ces lieux !

*En fait on est parti en cachette…* Continuèrent en pensée Arisa et Mimiko, toujours fixée sur leur point.
-On aime bien jouer au parc ! Mentit Asuka.

-Bon, et bien… Se radoucit la femme. Je ne vais pas vous laisser mourir de faim ! Montez ! Je vais apporter un gouter !

-Merci ! Chuchota Naru à Asuka en les poussant vers l’escalier.

Elle les conduisit dans un grand salon et les fit asseoir sur les divans.

-Ma mère est un vrai cordon bleu ! Assura t’elle, elle fait les meilleurs desserts de tout le village !

Mimiko hocha la tête en jouant du bout du pied avec une pelote de laine : il y en avait beaucoup dans la pièce, d’ailleurs les regards se tournèrent vite vers la robe qui se tenait sur un mannequin prés d’une vitre. D’un rose très pale, elle était décoré d’une chute de tulle où avait été cousu des petites roses en tissu. Naru releva le menton, très fière :

-C’est la robe que je vais porter pour le festival du Solstice d’Hiver et pour le Nouvel An ! C’est ma mère qui l’a entièrement faite ! 

-Elle est très belle, approuva Mimiko qui ne comprenait pas sa joie.

Pour elle et pour Arisa, ces cérémonies étaient une vraie corvée : on les obligeait à porter des vêtements serrés et lourds qui permettait à peine de mettre un pied devant l’autre et elles n’avaient pas le droit de jouer avec les autres enfants.

-On a fait de très jolies robes aussi, répliqua Mizuki par orgueil familial. Celle que je porterais sera couleur argent comme la lumière de la lune sur un lac !

Asuka préféra ne rien dire : dans sa famille, il était coutume de porter cette horrible laine quadrillée aux couleurs du Clan nouée sur une bête tunique blanche. Comme elle enviait Mizuki et Naru de pouvoir choisir leur tenue !

Au moins, elle pouvait toujours se moquer de ses cousins qui étaient obligé de porter une jupe… Ou un « kilt » comme les grands disaient…

A cette pensée, elle explosa de rire, s’attirant des regards étonnés qui se tournèrent vite vers la mère de Naru qui arrivait, un plateau couvert de différents mets qui semblaient délicieux.

Elles en oublièrent totalement les robes pour parler de la nourriture… et des incroyables pouvoirs des membres du Clan de la Terre ! 

A suivre...

Publicité
Commentaires
A
rooooo l'est gentil trowa ^^<br /> et pis c'est vrai, c'est pas ma faute si le poisson voulait repartir à la vie sauvage XD
Project: The year of thirty-sixth Dragon
Publicité
Derniers commentaires
Publicité